16 septembre – 2 octobre : un vote qui compte

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[Mise à jour du 6 octobre pour faire part de la bonne nouvelle en attendant un prochain post : le projet n° 27, « Une halle alimentaire pour le 10e » est approuvé, en deuxième position dans le 10e arrondissement avec 1680 votes. Kelbongoo bénéficiera donc, en 2017, d’une enveloppe de 200.000 € pour les travaux d’aménagement de son local.]

Le scrutin du budget participatif s’est ouvert le vendredi 16 septembre, à 9 h, et se poursuivra jusqu’au dimanche 2 octobre, 20 h.
C’est l’occasion pour tous ceux qui se sont mobilisés ou qui ont suivi et soutenu notre mobilisation depuis 2011 de mettre la cerise sur le gâteau en votant pour le projet de « Halle alimentaire » que nous avons déposé au mois de février et qui se trouve maintenant sur le bulletin de vote du 10e arrondissement, où il porte le numéro 27. L’occasion – après avoir réussi à faire entendre notre NON ! au Monop’ et au monopole de la grande distribution sur le commerce alimentaire dans le quartier et à Paris en général –  d’aider concrètement à l’installation d’une petite entreprise dévouée à la cause d’une alimentation saine à la portée de tous et d’une révolution dans nos façons de produire et de consommer pour y remettre la responsabilité à sa place.

Un lien rapide pour voter en ligne : cliquer ici.
(en sachant qu’il faut d’abord se créer un compte sur le site du Budget participatif (rectangle bleu en haut à droite marqué « Connexion ») ou, si on en a déjà un, le mettre à jour en choisissant de voter dans le 10e arrondissement)

Certes, le budget participatif n’est pas très sexy. C’est à juste titre qu’on lui a reproché d’être jusqu’à présent essentiellement un gadget, très loin des préoccupations des gens qui ont de plus en plus de mal à vivre dans ce qu’est devenue aujourd’hui la ville. Raison de plus pour de s’en emparer pour le dévoyer ou le remettre sur les bons rails (selon le point de vue) en soutenant un vrai projet d’intérêt général, pour une fois qu’il s’en présente un.

Vous trouverez en page DOCUMENTS, un tract et un mode d’emploi très clair élaborés par nos amis de Kelbongoo, que vous pourrez rencontrer ce dimanche 18 septembre, entre 11 h et 19 h au Forum des Associations du 10e (jardin Villemin, quai de Valmy, cité des Récollets). Nous annoncerons au fur et à mesure sur la page ACTUS d’autres initiatives pour promouvoir le projet.
RDV pour une Table d’information avec l’équipe de Kelbongoo le samedi 24 septembre, à l’angle Bichat-Temple, de 16 h à 18 h.
On remet ça le dimanche 2 octobre, dernier jour du scrutin, avec Léa Barbier, cofondatrice de Kelbongoo, au GRATIFERIA du Conseil de quartier, de 11 h à 17 h, au Centre Emmaüs, 36 rue Jacques Louvel-Tessier.

N.B. : ce seront les projets qui auront reçu le plus grand nombre de votes qui toucheront l’argent du budget d’investissement de la Ville ; cet argent est essentiel à la réussite de la « halle »et à la redynamisation d’un commerce fait pour les habitants dans la rue en général.
N.B.-2 : TOUS LES PARISIENS peuvent voter, sans distinction d’âge ou de nationalité.

(En marge : des échos du premier Conseil d’arrondissement de la rentrée feraient croire que les choses seraient en passe de bouger là aussi dans le sens d’un véritable inventaire de la politique municipale de soi-disant soutien au commerce de proximité – réservé jusqu’à présent majoritairement aux boutiques chères qui font « monter en gamme » – et d’une réorientation faisant toute sa place à la concertation avec les habitants et usagers que nous sommes – confirmant, là aussi, même s’il faut encore attendre de voir, que la mobilisation paie.)

Ce n’est pas fini !

La rentrée s’annonce. Ceux qui ne sont pas partis auront remarqué le calme plat dans les locaux commerciaux du projet Bichat-Temple. Ceux qui rentrent juste, de même, avec la suprise supplémentaire de la transformation de la sympathique supérette indépendante du 77 rue du Faubourg du Temple, appréciée de ceux d’entre nous qui ont du mal à boucler leurs fins de mois, en Casino shop !

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Avec le grand Monoprix juste en face, la Naturalia à l’angle Faubourg du Temple-Parmentier et des Franprix plus haut et plus bas et à droite et à gauche, on commence vraiment à ne plus savoir où donner de son caddie. La Ville de Paris semble bien décidée à livrer nos arrondissements en coupe réglée à la grande distribution : Casino dans le 10e, Carrefour chez nos voisins du 20e. Dans le 20e, le projet du Carrefour-Rectorat dénoncé dans notre dernier post ressemble, d’après la convention signée le 18 décembre 2015 entre CVI et Carrefour en présence de la maire d’arrondissement et que nous avons pu consulter en juillet à la direction de l’urbanisme, à une mise au pas par la multinationale de toute la vie du quartier, avec « développement d’un site pilote, conformément à la politique de responsabilité sociétale et environnementale (RSE) », comprenant « produits du monde », « bio et vrac », « produits provenant de circuits courts » « coaching anti-gaspi auprès des clients », voire « échange et convivialité » avec  « mise à disposition d’un local associatif pour y animer des ateliers thématiques (éducation alimentaire, etc.) et événements artistiques » médiatisés par le collectif Curry Vavart (gérant de l’ex-Forge rue Ramponeau) – véritable miroir aux alouettes visant à étouffer dans l’œuf tout projet alternatif et à soumettre aussi les producteurs bio et locaux, les associatifs, les artistes, tout le monde au même système qui est en train maintenant de pressurer à mort l’agriculture productiviste. Non merci, patron ! Soyons nombreux au rassemblement de protestation annoncé par les Stop Carrefour du 20e, le samedi 10 septembre, à 11 h, place Saint-Fargeau, et passons le mot ! Ce n’est pas une simple question de solidarité. Si nous voulons imposer un changement de politique, il faut une mobilisation à l’échelle de tout Paris !

Chez nous, dans le 10e(-11e), Guy Patachek, le responsable commercial de Paris Habitat, nous a assurés fin juin que la mise en location des commerces Bichat-Temple serait enfin finalisée « courant dernier  trimestre 2016 », et que les attributions décidées en octobre 2015 (Lot N° 1 : Restaurant Poissonnerie  BY SOU ; Lots n°2 & 3 : Librairie les Guetteurs de vent ; Lot n°4  : Kelbongoo ; Lot n° 5 : ETM ) n’ont pas été remises en cause. En attendant le dernier trimestre, il y a quelque chose que nous pouvons tous faire pour soutenir le projet le plus emblématique de notre lutte : celui de la « halle alimentaire » porté par Kelbongoo – véritable alternative à la mainmise des Casino, Carrefour et compagnie. Dans le dernier mail envoyé à ses abonnés (http://us5.campaign-archive2.com/?u=2f40570e2fa1ddccdbbbbba4f&id=c53e5dc5e8&e=a4f2), Kelbongoo confirme que l’affaire Bichat-Temple est dans le sac :

« Comme promis, cette 3e année de l’aventure Kelbongoo s’annonce riche en bonnes nouvelles. Nous avons été sélectionné-e-s lors d’un appel à projet pour une installation dans un local du bailleur social Paris Habitat dans le Xème, afin d’y porter un projet de halle alimentaire ! Présentation du projet en 4 points !
Quoi ?
L’espace qui nous est attribué ne fait pas moins de 176 m² : on pourra donc non seulement y danser la  valse (plus difficile au 18 rue du Borrégo…), mais en faire une halle alimentaire aux multiples dimensions ! En plus d’être une boutique, le lieu proposera un volet sensibilisation, afin de rendre accessible à tou-te-s une alimentation de qualité, en circuit court. C’est un vrai changement d’échelle pour Kelbongoo.
Où ?
C’est à l’angle des rues Bichat et Faubourg du temple, au rez-de-chaussée d’un immeuble HLM,  qu’ouvrira la 3e boutique Kelbongoo, qui aura pour particularité d’être la 1ère « halle alimentaire parisienne »
Quand ?
Avant l’ouverture, il faudra compter quelques semaines pour aménager le lieu, former une nouvelle équipe mais aussi et surtout organiser toute la logistique et la recherche en producteurs-rices qu’implique le projet Kelbongoo… Les 1ères commandes rue Bichat devraient être lancées en 2017 !
Comment ?
Pour aller plus loin dans la démarche initiée depuis ses débuts par Kelbongoo, nous souhaitons développer avec cette halle alimentaire un espace d’éducation populaire sur les problématiques liées à l’alimentation et l’agriculture. En partenariat avec des structures du quartier, nous mettrons en place des animations de sensibilisation telles que : atelier cuisine, visites de fermes, dégustations, projections de documentaires, débats… autour de la question d’une alimentation saine, locale, respectueuse de l’environnement et de qualité…» où les consomm-acteurs que nous voulons être aurons vraiment notre mot à dire.

Kelbongoo demande donc à tous ses amis et soutiens de voter pour le projet que nous avons posté sur la plateforme du budget participatif en février dernier (https://budgetparticipatif.paris.fr/bp/jsp/site/Portal.jsp?page=search-solr&conf=projects_mdp_detail&items_per_page=1&page_index=1&prev_items_per_page=21&query=kelbongoo&fq=type%3AProjet%202015&sort_name=1469710891510_random&sort_order=asc) et qui cette année – miracle ! – n’a pas été retoqué. Plus important que tous les projets gadgets, il s’agit de donner au budget participatif un vrai sens social en finançant l’aménagement du local brut de béton. Ce sera le n° 27 sur le bulletin dans le 10e arrondissement lors de la votation qui aura lieu entre le 16 septembre et le 2 octobre prochain. À nous tous de mobiliser nos réseaux en commençant dès maintenant à penser à des actions pour promouvoir le projet autour de nous dans le mois qui vient !

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Monop’, Carrouf, on étouffe !

Le Monop’ surpris en fin de travaux dans notre dernier post a, depuis, ouvert discrètement, sur 400 m2,  dans le cadre de l’opération immobilière « Canal Avenue » (mélange de démolition-reconstruction, de rénovation et de surélévation tout à fait dans l’air du temps, comprenant même 9 logements sociaux gérés par la RIVP), conduite au 11-13 bd Jules Ferry par le Groupe Cherpantier qui le présente sur son site comme « un commerce de proximité [?!]  déployée [sic] en rez-de-chaussée pour faciliter le quotidien ». (Comme la véritable finalité de l’opération est financière, le local, loué à Monoprix par un bail à longue durée avec prise d’effet début 2016, a aussitôt été cédé au gestionnaire d’actifs Aviva Investors pour son fonds de placement Aviva Commerce Europe.) Avec le Naturalia du 154 avenue Parmentier, ouvert en juin dernier, cela nous fait dans le quartier deux nouveaux points de vente du groupe Casino à la place du seul DailyMonop’ annoncé en 2011 et que nous avons réussi à évincer du projet Bichat-Temple.

Comme un pied de nez qui confirme le diagnostic publié en novembre 2015 par l’APUR (Atelier parisien d’urbanisme – https://stopmonop.files.wordpress.com/2016/01/commerce_paris_diagnostic_proposition.pdf). L’APUR – qui, lui, ne confond pas commerces de proximité et supermarchés – pointe surtout deux tendances régissant l’évolution du commerce parisien : le maillage de plus en plus dense des antennes de la grande distribution, accompagné d’un déclin continu du petit commerce traditionnel de proximité, et la « montée en gamme » des nouveaux magasins (le Monop’ Jules Ferry remplace un Lidl, le Naturalia avenue Parmentier un bazar). Si notre but, en nous mobilisant contre le Monop’ de départ, était de « favoriser le commerce le proximité, l’artisanat et la culture » dans nos rues, il faut dire que ce n’est pas gagné.

Pendant ce temps, Carrefour, qui joue chez nos voisins du 20e le même rôle que Casino chez nous dans le 10e, ouvrait un nouveau magasin à l’angle de la rue des Pyrénées et de la rue de la Mare, en sandwich entre un « Carrefour Market » et un « Carrefour City » déjà installés dans la même rue, sans s’émouvoir de l’action d’affichage lancée quinze jours avant l’ouverture par des habitants qui finissent par en avoir ras l’assiette :

CarrefourPyrénées.avant ouverture juin 2016

Pendant ce même temps, Frédérique Calandra, maire du 20e, annonçait en conseil d’arrondissement, le 21 juin, que la commission départementale d’aménagement commercial de Paris avait donné son accord pour l’implantation d’une surface commerciale de l’enseigne Carrefour de 1950 m2 sur la parcelle du 94 avenue Gambetta occupée jusque récemment par le Rectorat de Paris. Dans un quartier à la population dense, en déficit d’équipements publics, déjà abondamment desservi par la grande distribution et avec un tissu de petit commerce de proximité encore vivant. Sans la moindre concertation des habitants et des commerçants. Toujours la même histoire.

La parcelle du 94 avenue Gambetta est tout un symbole. Ancien siège de Bull qui, en crise au début des années 1990, le vend en 1994 à la compagnie d’assurances AGF AXA sans que la Ville de Paris exerce son droit de préemption – le maire avait à l’époque d’autres soucis. Loué ensuite au rectorat de l’Académie de Paris (service public), qui quitte des locaux vétustes, mal entretenus et aux charges trop lourdes dans le 19e arrondissement pour s’installer à Gambetta. Vingt ans plus tard, ce sont les mêmes motifs – vétusté, manque d’entretien, loyer et charges beaucoup trop onéreux, représentant ¾ du budget de fonctionnement – qui sont avancés pour justifier son retour dans le 19e, 12 boulevard d’Indochine, dans un immeuble plus petit (sans réduction de personnel) construit en parténariat public-privé, qui promet tout plutôt que des économies. Mais passons.

En janvier 2015, AGF AXA vend le 94 avenue Gambetta à CarVal Investors (CVI). La Ville, sous mandature de gauche, rate encore une fois l’occasion de préempter (alors que le montant évalué aux domaines – 51 millions d’euros, soit 2500 euros le m2 – était tout à fait abordable). CVI, bras armé de Cargill (multinationale de l’agroalimentaire spécialisée dans la transformation du maïs et du soja, les aliments pour bétail, les additifs alimentaires, agents de texture et autres, grand fournisseur de « produits à base de volaille » pour la grande distribution et la restauration rapide) pour l’investissement « dans les actifs décotés », confie aussitôt la parcelle à un cabinet d’architectes (CALQ) en vue d’une « restructuration d’envergure », et on n’en parle plus…

… jusqu’au coup de théâtre du conseil d’arrondissement du 20e, au lendemain du déménagement des services de l’Académie de Paris, effectué entre avril et juin 2016. Le Parisien en rend compte dans sa livraison du 28 juin : http://www.leparisien.fr/paris-75020/paris-un-supermarche-a-la-place-du-rectorat-dans-le-xxe-28-06-2016-5922357.php. Le groupe EELV et Danielle Simonnet pour le Front de Gauche-Place au Peuple comptent déposer des vœux au conseil de Paris des 4-6 juillet, demandant qu’un amendement du PLU réserve la parcelle en vue de la réalisation d’installations d’intérêt général et, dans le vœu de Danielle Simonnet (« considérant qu’un beau projet ambitieux, co-élaboré avec les habitant-e-s et les associations du quartier pourrait permettre d’accueillir dans les locaux du 94, avenue Gambetta à la fois des services publics, des locaux pour des activités associatives, des lieux mis à disposition pour des ventes directes producteurs-consommateurs et tous autres projets d’intérêt général contribuant à l’implication citoyenne »), que la Ville « s’oppose à la vente pour un projet de grande surface Carrefour sur cette parcelle ».

Les habitants aussi s’organisent. Un mail circule depuis la semaine dernière, signé Franco Dimattia, sous l’intitulé « NON AU CARREFOUR A LA PLACE DU RECTORAT », proposant une réunion publique le samedi 10 septembre, à 10h30, place Saint-Fargeau et, d’ici là, une campagne d’affichage dans les quartiers Pelleport, Saint-Fargeau, Télégraphe, Bretonneau et Tourelles contre le « NOUVEAU TEMPLE DU MERCANTILISME », pour « UN ESPACE CULTUREL EDUCATIF ASSOCIATIF LAIC TRANSGENERATIONEL », « UN ESPACE CITOYEN D’ECHANGES, DE DEBATS, DE VIE », appelant CHACUN à exprimer sa vision pour les 20.000 m2 du 94 avenue Gambetta.

Avec une bonne mobilisation, il est encore temps d’arrêter cet énième projet pire qu’inutile, mais c’est toute une vision de l’urbanisme qu’il s’agit de changer, et nous ne pourrons y arriver au coup par coup, en restant chacun dans son coin, sa rue, son quartier ou son arrondissement. Ce qui se passe dans le 20e nous regarde dans notre lutte pour faire de la concertation une règle en ce qui concerne l’aménagement de notre cadre de vie.

À nous de jouer. À nos idées. À nos réseaux.

Mise à jour (24 heures plus tard) : En même temps que nous publiions cet article, Christian Le Lann, commerçant rue des Pyrénées et président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Paris, prenait position contre le projet (https://twitter.com/CMA_Paris/status/749977250351738880). Pourtant, les deux vœux présentés en Conseil de Paris pour un amendement du PLU ont été rejetés et, sur le site, les travaux ont commencé. Les habitants appellent à un rassemblement devant la Mairie du 20e mercredi 6 juillet, de 17 h 30 à 18 h (voir tract en page Actus).
Contact : https://www.facebook.com/groups/634366886715378/
Pétition :  http://tinyurl.com/z7cdhgx
Clip vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=Tp9T9RxMxlM&feature=youtu.be
Dans la presse : http://www.20minutes.fr/paris/1881927-20160705-paris-20e-riverains-veulent-enieme-supermarche
http://www.leparisien.fr/paris-75020/haro-sur-le-supermarche-dans-les-anciens-locaux-du-rectorat-06-07-2016-5946377.php

Nouvelles nouvelles de Paris Habitat

Serait-ce l’explication du blocage des négociations entre le bailleur social de la ville et les porteurs de projet choisis il y a plus de huit mois déjà, au terme de l’appel à candidatures, pour les locaux d’activité en pied de l’immeuble Bichat-Temple ? En nous envoyant le message reproduit dans notre dernier post, Stéphane Dambrine, directeur général de Paris Habitat, était déjà sur un siège éjectable.

Le 3 juin, Le Parisien publiait un article intitulé  « Paris Habitat : le patron des HLM parisiens prend la porte » :

Cela couvait depuis des mois. C’est désormais acté : Stéphane Dambrine, le directeur général de Paris Habitat, quittera ses fonctions prochainement. Il est vraisemblablement poussé vers la sortie à la suite de plusieurs révélations le concernant : après «le Parisien»-«Aujourd’hui en France» qui, en janvier, révélait qu’en cas de licenciement, il pourrait prétendre à un parachute doré de… 500 000 euros. c’est ce matin l’hebdomadaire «Marianne» qui publie de nouvelles révélations, dans lesquelles il est notamment question de faussesfactures.
Selon nos informations, c’est un mail envoyé ce matin en interne à tous salariés de Paris Habitat qui a scellé le sort de Stéphane Dambrine. « En accord avec la ville de Paris, le président de Paris habitat et le Directeur général convenus de proposer au conseil d’administration qui se tiendra le 16 juin, rupture conventionnelle du contrat du directeur général ».
lire la suite : http://www.leparisien.fr/paris-75/le-patron-des-hlm-de-paris-prend-la-porte-03-06-2016-5853561.php

L’article faisait suite à un autre, du 18 mars, qui nous avait échappé :

Plus de parachute doré pour les grands patrons des offices HLM ? Plus de directeurs bénéficiant d’un logement social ? Plus de salaires outranciers ? Une moralisation et une transparence des pratiques ?
Hier, la Ville a affirmé avoir fait le ménage chez Paris Habitat, sans régler toutefois le dossier des privilèges acquis. Dans la matinée, un conseil d’administration exceptionnel s’est tenu, rue Claude Bernard (Ve), au siège. Il fait suite à nos révélations du 30 janvier sur le fastueux train de vie du plus gros bailleur social d’Ile-de-France qui emploie quelque 3 000 salariés et gère 122 000 logements.
En ligne de mire, le salaire, jugé excessif, du directeur général, son « bonus  » en cas de licenciement et des coûts de gestion jugés très élevés par l’Inspection générale de la Ville en 2014 et la Miilos (Mission interministérielle d’inspection du logement), le « gendarme du secteur » en 2013.
Ces rapports mettaient en lumière une « armée mexicaine » de 25 directeurs et directeurs adjoints émargeant de 7 000 à 11 000 € dont certains bénéficient, en plus, d’un logement social.
Ces révélations ont amené Anne Hidalgo, la maire (PS) de Paris à mettre les pieds dans le plat et à demander à ses dirigeants « de faire preuve de modération en matière de rémunération » et, au final, d’adopter « un code de déontologie  » applicable à tous les bailleurs sociaux de la capitale (SIEMP, Elogie, RIVP et Paris Habitat pour un parc total à Paris de plus de 220 000 logements).
lire la suite : http://www.leparisien.fr/espace-premium/paris-75/la-ville-fait-le-menage-chez-le-bailleur-social-paris-habitat-18-03-2016-5636665.php

Et pendant ce temps, le bailleur public persistait à vouloir imposer des loyers excessifs à des projets d’intérêt général  (librairie et « halle alimentaire ») destinés à ranimer et à réorienter le tissu commercial vers plus de proximité. Comme si on pouvait nourrir la spéculation (qui, en réservant nos rues aux Monop’ et consorts, fait de Paris une ville de moins en moins vivable) sans nourrir en même temps la colère de ceux qui en souffrent.

Un petit P.-S. par rapport aux Monop’ : celui que nous croyions avoir chassé de l’angle Bichat-Temple n’a fait qu’un petit pas de côté. Quelques photos pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué, en train de s’installer sans tambour ni trompette au 13 bd Jules Ferry :

[P.-P.S. et  mise à jour du 26 octobre 2016 : Roger Madec, président de Paris Habitat, a publié le 13 octobre un communiqué présentant les conclusions des audits réalisés suite aux révélations de la presse relayées ci-dessus. S’il n’y a pas eu, semble-t-il, de malversations, il y a bien eu des « dysfonctionnements importants ». Lire le communiqué.]

Est-ce bien une réponse ?

Les 659 signatures recueillies en six semaines au bas de notre pétition du 19 mars ont été remises par mail, dans la nuit du 28 au 29 avril, à Stéphane Dambrine, directeur général de Paris Habitat, et à Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement, accompagnées du message suivant :

« Vous trouverez ci-joint les 659 signatures recueillies entre le 19 mars et le 28 avril, dans le quartier du Faubourg du Temple, au bas d’une pétition conçue ainsi :

“Nous, habitants et habitués du quartier Faubourg du Temple, exprimons notre soutien aux projets choisis dans le cadre de la concertation mise en œuvre par Paris Habitat et la Mairie du 10e pour l’attribution des locaux commerciaux Bichat-Temple, et plus particulièrement à :

·     Kelbongoo (vente directe de produits fermiers à petits prix)
·     la librairie-papeterie spécialisée jeunesse proposée par Les Guetteurs de vent

Nous nous inquiétons du montant des loyers fixés par Paris Habitat : 300-400€/an/m2 HT/HC (contre une moyenne parisienne de 220-240€/an/m2). Craignant que ces loyers ne soient incompatibles avec la viabilité économique des projets choisis, nous demandons au bailleur de les moduler et aux élus d’appuyer notre demande auprès du bailleur.”

Le nombre de signatures – plus important que celui de la pétition de mai-juin 2011 qui avait concrétisé l’opposition des habitants au DailyMonop’ annoncé initialement par Paris Habitat et la Mairie en pied de l’immeuble Bichat-Temple – montre bien que la mobilisation, qui entrera bientôt dans sa sixième année, ne faiblit pas. Il atteste notamment le très fort attachement du quartier au projet de “halle alimentaire”, promesse de campagne de l’actuelle majorité municipale portée par Kelbongoo, dont le projet a été approuvé à l’unanimité, le 1er octobre 2015, par la commission de validation de l’appel à candidatures lancé par vous, de concert avec la Mairie de Paris, en mars 2015.
C’est précisément parce que nous apprécions la procédure de concertation mise en œuvre pour l’attribution des locaux d’activité du projet Bichat-Temple que nous serions extrêmement déçus si les sept mois de négociations sur les baux devaient se solder par un recul ou imposer aux porteurs des projets retenus des conditions qui risqueraient de compromettre la pérennité de leur activité.
En cette veille de la livraison des 91 logements, qui hâtera sans doute aussi le dénouement en ce qui concerne les commerces, nous sommes donc au moins 659 à mettre notre espoir en votre écoute continuée. »

Rémi Féraud n’a pas réagi.

Stéphane Dambrine nous a fait parvenir, dès réception de notre message, une réponse conçue ainsi :

« Nous sommes en train de travailler avec les différents commerces retenus suite à l’appel à Projet et notamment les deux que vous citez afin de finaliser leur implantation sur le site Bichat Temple.
Nous regardons les aspects techniques mais aussi les aspects économiques de chacun des projets. Ceci nécessite un certain délai notamment sur les aspects techniques.
Soyez assuré que nous sommes comme vous attentifs à la pleine réussite de cette opération exemplaire. »

Nous joue-t-on du pipeau ou les choses sont-elles réellement en bonne voie – sept mois déjà après le choix des lauréats de l’appel à candidatures, alors que celui-ci prévoyait une dernière réunion de la commission de validation « pour faire un point sur l’avancement des entrées en location en janvier 2016 » ? En tout état de cause, alors que notre mobilisation entre dans sa sixième année, les porteurs des projets sélectionnés sont seuls pour négocier face à l’appareil de Paris Habitat, aucun ne pourra réaliser son projet comme prévu, en termes de création d’emploi et d’ouverture aux habitants, avec des charges locatives de 300-400 €/an/m2 HT/HC, et la Commission extra-municipale sur le Commerce et l’Artisanat mise en place en réponse à notre question de préconseil en juin dernier n’a pas retenu le principe d’une généralisation de la procédure de concertation que M. Dambrine qualifie d’« exemplaire » – si nous voulons avoir voix au chapitre à l’avenir aussi, tout sera à recommencer.

Certes, l’ensemble de la rue du Faubourg du Temple a été annexée à l’opération Vital’Quartier 2, et on nous parle d’une nouvelle structure inter-bailleur qui, bientôt, confierait aussi à la SEMAEST la commercialisation de tous les locaux d’activité des bailleurs sociaux de la Ville – pour éviter justement qu’ils servent de variable d’ajustement des montages financiers au mépris des retombées pour les quartiers concernés. Pourtant, au vu des dernières réalisations de la SEMAEST dans le 10e arrondissement – une épicerie fine/galerie photographique installée rue de Maubeuge dans un local occupé jusque-là par un brocanteur, et un ancien café de quartier actuellement proposé à la location rue de la Fidélité, les deux à des loyers encore supérieurs à ceux demandés par Paris Habitat à l’angle Bichat-Temple – il faut reconnaître que cet organisme, bien loin de servir à la préservation ou à la restauration d’un tissu commercial et artisanal vivant, accessible à tous les habitants et correspondant à leurs besoins réels, fonctionne désormais essentiellement comme un instrument de la « montée en gamme », autrement dit d’une gentrification tout à fait décomplexée.

Faut-il pour autant baisser les bras ? Non, mais nous n’arriverons rien en restant isolés. Inspirons-nous de ce qui se passe depuis un mois à #NuitDebout, place de la République, pour rêver d’une structure semblable au RESEL (Réseau Stop aux Expulsions Logement – https://reselparis.wordpress.com) qui informerait et concrétiserait les solidarités dans la lutte contre l’aliénation de nos rez-de-chaussée. Nous annonçons régulièrement en page ACTUS les réunions de #ConvergencesLuttesUrbaines. Nous vous encourageons tous à y passer – prêter l’oreille, prendre la parole et faire un pas de l’avant.

 

Parisien sans pastiche ?

Le 20 avril, Paris Habitat et le Pavillon de l’Arsenal ont invité un public choisi, auquel nous nous sommes permis de nous joindre, à une visite sur site de la crèche, des parties communes et des 91 logements du projet Bichat-Temple, dont les premiers locataires emménageront début mai. Le projet a été présenté par Philippe Rozier, directeur de la construction chez Paris Habitat, et l’architecte maître d’œuvre Alexandre Chemetoff, qui a insisté sur l’inspiration puisée dans le tissu industriel du vieux Paris faubourien et le propos d’« urbanité » au sens du bien vivre(-ensemble).

La visite a été précédée par la publication, dans l’édition électronique de Libération du 19 avril, d’un entretien de M. Chemetoff avec Sibylle Vincendon (http://www.liberation.fr/france/2016/04/19/comment-batir-parisien-sans-pastiche_1447067), dont nous nous permettons de reproduire d’importants extraits :

« Les architectes doivent-ils “réinventer Paris” comme la mairie de la capitale vient justement de les inviter à le faire? Alexandre Chemetoff, architecte-paysagiste, fait la démonstration qu’il est parfois intéressant de partir de ce que Paris a inventé. Avec 91 logements sociaux, une crèche et cinq commerces rue du Faubourg-du-Temple, près de la République, l’immeuble qu’il vient de signer est la démonstration que l’on peut rester fidèle à l’urbanisme des faubourgs parisiens, être créatif, se soucier des habitants et respecter les limites des deniers publics. Comment être “fidèle à l’esprit des lieux”?, se demandait l’architecte lors d’une conférence en 2012. Avec un modèle? Avec une méthode plutôt, que l’on peut résumer en cinq points.

1/ Ne pas pasticher Paris

Avec sa façade en bois et zinc, l’ensemble est à des années-lumière des faux haussmanniens comme on en voit plein les programmes de promoteurs. […]

2/ Lui rester fidèle

En même temps, cet ensemble de deux bâtiments et une crèche autour d’une cour respecte tous les repères physiques de ce Paris populaire. […]

3/ Etre généreux

Dans la crèche, entièrement en bois, les pièces sont hautes parce que les réseaux sont apparents et évitent les faux plafonds. Dans ces logements HLM, toutes les chambres ont une porte-fenêtre ouvrant sur un petit balcon carré. C’est quand même autre chose que la lucarne habituelle. […]

4/ Ecouter le quartier

Au rez-de-chaussée, étaient prévus plus de 400 mètres carrés de commerces. Un Monoprix devait s’y installer. Mais un comité de riverains baptisé StopMonop s’y est opposé. Ils ont obtenu à la place cinq commerces, dont une librairie et, encore plus rare dans Paris, une poissonnerie.

5/ Tenir son budget

Le coût global de l’ensemble tient dans les enveloppes habituelles de construction des HLM, soit 1500 euros le mètre carré hors taxes. L’opération sera livrée fin mai. “On peut faire une architecture parisienne dans les conditions ordinaires du logement social”, résume Alexandre Chemetoff. La preuve. »

Chacun jugera pour lui-même de la réussite du propos architectural et du dialogue des deux nouveaux immeubles avec leurs environs et ce que nos mémoires ont pu garder du passé du Faubourg. Le texte publié dans Libération inspire dans l’immédiat deux questions moins subjectives :
1° La délibération 2010 DLH 194 du Conseil de Paris (https://stopmonop.files.wordpress.com/2014/10/2010dlh194-decc81libecc81ration.pdf) plaçait le coût des logements à 5246 euros le mètre carré utile (29.307.122 € pour une surface utile de 5586 m2). Si ce coût a été en cours de construction divisé par plus que trois, c’est certes une excellente nouvelle. Nous aimerions en conclure que les loyers commerciaux (fixés dans la même délibération à 494€/an/m2 utile et encore à 300-400€/an/m2 dans la dernière mouture de l’appel à candidatures [https://stopmonop.files.wordpress.com/2015/04/appel-acc80-projet-bichat-temple-3.pdf]) seront eux aussi réduits en conséquence.
2° Que penser en revanche de la mise en vedette de la poissonnerie (projet ne répondant pas à l’esprit de l’appel à candidatures) et du silence au sujet du projet le plus emblématique de la mobilisation des habitants : l’idée d’une « halle alimentaire » dans l’esprit du vœu 2015 V 52 du Conseil de Paris, portée par Kelbongoo ? Que penser sinon que l’argent prime toujours l’intérêt général dans l’esprit du bailleur et que la lutte n’est pas finie ? (Voir aussi : http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75010/paris-bientot-des-halles-alimentaires-approvisionnees-en-circuits-courts-11-04-2016-5705397.php et http://www.leparisien.fr/espace-premium/paris-75/l-implantation-dans-le-xe-fait-encore-debat-12-04-2016-5706315.php)

Un mois après son lancement, notre dernière pétition « à l’appui des résultats de la concertation » (https://stopmonop.files.wordpress.com/2016/03/petition-finale-mars2016-1.pdf) a dépassé les 500 signatures. Nous la ferons parvenir la semaine prochaine à Stéphane Dambrine, directeur général de Paris Habitat, et à Rémi Féraud, maire du 10e arrondissement. D’ici là, ceux qui ne l’ont pas encore signée pourront le faire au Nicolas du 61 rue du Faubourg du Temple ou à la Pharmacie Goncourt (146 avenue Parmentier). Nous aurons l’occasion de discuter de tout cela et plus encore, dans le cadre plus vaste du nord-est parisien, à l’atelier de cartographie participative organisée par la CRI ce samedi 23 avril, à 15 heures, au Belvédère du parc de Belleville (rue Piat, 75020)  et à l’Assemblée de quartier qui le suivra, à 18 h, dans le cadre de la #NuitDeboutBelleville (voir en page Actus).

En attendant, une petite galerie de photos de la visite :

La pétition du 19 mars

La « Marche du CRI » (collectif de Coordination des Résistances et Initiatives en villes) a réuni jusqu’à 80 personnes, dont plusieurs élus (Front de gauche et EELV) pour une manif’ exploratoire partie de l’angle Bichat-Temple ce samedi 19 mars pour dresser un état des lieux en lutte du grand Belleville, du Faubourg du Temple à Ménilmontant. Des haltes avec prise de parole, entre autres

  • à l’angle Bichat-Temple (où les loyers fixés par Paris-Habitat risquent de compromettre les résultats de la concertation et priver les habitants de la halle alimentaire, librairie et autres projets appelés à remplacer feu le Monop’)
  • rue Dénoyez (ex-des graffeurs)
  • au 23 rue Ramponeau (ex-La Forge)
  • au 48 rue Ramponeau (victoire du collectif contre un projet d’hôtellerie low-cost ; la lutte continue pour la défense de la métallerie Grésillon et d’un pôle artisanal pour le quartier)
  • au 331 rue des Pyrénées (où le projet d’installation d’un supermarché Carrefour – encore un ! – a été dénoncé par les collectifs Droit à la (Belle)ville et Stop Carrefour)
  • au 357 rue des Pyrénées (immeuble transformé en logements sociaux grâce à la mobilisation d’un collectif d’habitants soutenus par le DAL)
  • au 1-3 villa de l’Ermitage (où un terrain vague est tout ce qui reste d’un squat historique de musiciens)
  • au 88 rue de Ménilmontant (ex-Miroiterie dont les animateurs cherchent toujours un local)
  • au 110 rue des Amandiers (Centre d’animation face à un arrêt de fermeture – voir http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75020/paris-les-defenseurs-du-centre-des-amandiers-perturbent-le-conseil-d-arrondissement-14-03-2016-5626643.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr)
  • au 7 rue des Platrières (où le même arrêt menace de mettre une « fabrique culturelle OVNI » à la place de la structure associative du Vingtième Théâtre)
  • 10 rue Sorbier (avec les Marmoulins du Ménil’) et enfin
  • 6 rue Sorbier (au café-restaurant culturel et engagé « Le Lieu-Dit » pour se réchauffer autour d’un pot)

ont abouti à un premier constat que résume très bien l’une des pancartes brandies par les marcheurs :

P1000846

Nous reviendrons sur les conclusions à tirer, notamment sur l’importance de l’ouverture à ce qui se passe à deux (ou trois ou dix) pas de chez nous et de la mutualisation de nos résistances et initiatives.

Pour Stopmonop, la marche a été l’occasion de lancer, au pied levé ,une troisième pétition (papier), sur le modèle de celle de 2011. La feuille est téléchargeable sur notre page Documents ou en cliquant ici : https://stopmonop.files.wordpress.com/2016/03/petition-finale-mars2016.doc ou https://stopmonop.files.wordpress.com/2016/03/petition-finale-mars2016-1.pdf. Nous vous encourageons tous à l’imprimer, diffuser et faire signer autour de vous pour appuyer les 110 signatures recueillies samedi. Le texte est tout simple :

« Nous, habitants et habitués du quartier Faubourg du Temple, exprimons notre soutien aux projets choisis dans le cadre de la concertation mise en œuvre par Paris Habitat et la Mairie du 10e pour l’attribution des locaux commerciaux Bichat-Temple, et plus particulièrement à :

  •  Kelbongoo (vente directe de produits fermiers à petits prix)
  • la librairie-papeterie spécialisée jeunesse proposée par Les Guetteurs de vent

Nous nous inquiétons du montant des loyers fixés par Paris Habitat : 300-400€/an/m2 HT/HC (contre une moyenne parisienne de 220-240€/an/m2). Craignant que ces loyers ne soient incompatibles avec la viabilité économique des projets choisis, nous demandons au bailleur de les moduler et aux élus d’appuyer notre demande auprès du bailleur. »

Nous essaierons de trouver un commerçant de la rue du Faubourg pour héberger la pétition. Pour l’instant, nous l’avons déposée chez le cordonnier (40 rue du Faubourg du Temple), au Nicolas (61 rue du Faubourg du Temple), chez Ali Baba (49 rue du Faubourg du Temple), au Bichat (11 rue Bichat ; à droite de la porte), à l’Amalgame (8 rue Bichat – pétition réservée aux clients), à la pharmacie Goncourt (146 avenue Parmentier) et au café Radiodays (15 rue Alibert). Une adresse de contact : stopmonopp@gmail.com

Et quelques photos de la marche :

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Retrouvons-nous le 19 mars !

Il y a deux ans, le 8 mars 2014, Stopmonop appelait pour la première fois à un rassemblement à l’angle Bichat-Temple. À l’époque, tout était encore à faire dans notre lutte pour faire entendre la voix des habitants dans l’attribution des locaux d’activité au rez-de-chaussée de l’immeuble dont on coulait alors les fondations :

AFFICHE pour le 8 mars 2014

Aujourd’hui, après une procédure de concertation assez exemplaire, la bataille est presque gagnée, mais nous attendons toujours les résultats des négociations entre Paris Habitat et les porteurs de projets sélectionnés (halle alimentaire, librairie, association d’aide à l’intégration et, peut-être, poissonnerie). Si cela traîne en longueur, c’est que le montant des loyers demandés demeure excessif, par rapport à la nature des projets comme à la moyenne du quartier. Le collectif a écrit encore le mois dernier à Ian Brossat, adjoint à la Maire de Paris en charge du Logement, et à Stéphane Bettiol, directeur adjoint de Paris Habitat, pour plaider la modération – sans réponse, pour l’instant.

Pour montrer que la mobilisation ne faiblit pas, que nous sommes toujours là (avec, nous l’espérons, l’appui de nos futurs voisins, occupants des 90 nouveaux logements sociaux), nous allons remettre notre petite table à l’angle Bichat-Temple le samedi 19 mars, un peu avant 13h. C’est de chez nous que partira ensuite, à 13h30, la marche du/de la CRI (Coordination des résistances et initiatives en villes, réunissant une vingtaine de collectifs et associations qui militent pour le droit à la ville dans le Nord-Est parisien ). Du Faubourg du Temple à Ménilmontant, des commerces dont nous espérons pouvoir fêter l’ouverture, jusqu’au Vingtième Théâtre, menacée de fermeture, avec des haltes micro ouvert aux graffeurs de la rue Dénoyez, aux défenseurs de la dernière métallerie de Belleville 48 rue Ramponeau, aux animateurs de l’ex-Miroiterie en quête d’un local, etc., etc. – l’occasion de faire un état des lieux de nos résistances et initiatives à tous.

Venez nous rejoindre et, d’ici là, passez le mot !

MARCHEDUCRI_Page_1

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Affichage place de la République, le 9 mars :

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Communiqué de presse : https://stopmonop.files.wordpress.com/2016/03/marche-du-cri-cp.pdf
Relayé par Danielle Simonnet, conseillère de Paris : http://www.daniellesimonnet.fr/marche-19-mars-cri-villes/
Page Facebook de l’événement : https://www.facebook.com/events/1254788291202341/
Mail de contact : resistances.initiatives@gmail.com
Affiche à partager sur Facebook : https://www.facebook.com/photo.php?fbid=105370216523244&set=a.105370279856571.1073741828.100011507973487&type=3&theater
Annonce sur démosphère : http://paris.demosphere.eu/rv/45585
Tracts à télécharger : https://stopmonop.files.wordpress.com/2016/03/marcheducri-a4.pdf
et : https://stopmonop.files.wordpress.com/2016/03/stopmonop19-mars-2016-3.pdf
Copie de nos échanges avec Paris Habitat et les élus depuis le 15 décembre 2015 : https://stopmonop.files.wordpress.com/2016/03/nouveaux-ecc81changes.pdf

Une halle alimentaire pour le 10e ou Budget participatif, le retour

Dans une ville qui tourne rond, une vraie ville à vivre, on pourrait penser qu’un bailleur social profiterait de ses rez-de-chaussée pour jouer, dans l’intérêt de ses locataires, un rôle régulateur : pour faire contrepoids à la tendance à l’uniformisation du paysage commercial et à l’inflation des loyers.

Dans une ville qui tourne rond, une vraie ville à vivre, on pourrait penser que le budget participatif d’investissement servirait à débloquer et à faire avancer des idées nouvelles, correspondant à des besoins non encore pris en compte.

À l’angle Bichat-Temple, c’est le monde des ronds dans les carrés et des carrés dans les ronds :
Paris Habitat (qui a, il est vrai, un train de vie important à entretenir ; voir notre post du 30 janvier) semble compter sur des subventions de la Ville aux porteurs de projets pour ne pas revoir à la baisse ses loyers, faits plutôt pour les boutiques de luxe et les rues cotés de Saint-Germain-des-Prés que pour notre pauvre Faubourg du Temple (assez malade dans son commerce de proximité pour que les élus appellent la Semaest à son chevet).
La Ville, pendant ce temps-là, d’un côté, se serre la ceinture (avec la baisse des dotations de l’État), et de l’autre, laisse filer son budget participatif dans une belle dérive gadgétaire.
Entre les deux, on jongle comme on peut en vous invitant tous à soutenir, cette année encore, sans illusions, deux appels à l’escarcelle commune.

I

Une halle alimentaire pour le 10e
https://budgetparticipatif.paris.fr/bp/jsp/site/Portal.jsp?page=idee&campagne=C&idee=929
 Localisation Projet d’arrondissement
43 Rue du Faubourg du Temple, 75010 PARIS
Solidarité et cohésion sociale Solidarité et cohésion sociale

Depuis 2008, le Conseil de Paris a approuvé à 4 reprises des vœux prévoyant d’aménager, dans les quartiers populaires, UN RÉSEAU DE STRUCTURES DE VENTE DIRECTE DES PRODUITS DE L’AGRICULTURE ÉCO-RESPONSABLE pour casser l’inégalité sociale de l’accès à l’alimentation et permettre à tous, notamment aux classes populaires et classes moyennes fragiles, d’accéder à une offre alimentaire de qualité. Circuits courts, rémunération juste des producteurs, transport à faible empreinte carbone, aménagement exemplaire des lieux et volet éducatif avec animation visant à faciliter l’accès à une alimentation saine pour les parties de la population jusque-là exclues du bio par manque d’habitude autant que par manque de moyens – les « halles alimentaires » s’intégreront à la « transition écologique » et seront des lieux de convivialité autant que des surfaces de vente. Un bonus : contribuer par la demande générée à la SAUVEGARDE D’UNE AGRICULTURE DIVERSIFIÉE et éco-responsable, en accord avec les objectifs du Plan Bio de la Région. Considérant les ENJEUX DE SANTÉ PUBLIC, le dernier vœu en date, approuvé en février 2015, prévoit qu’« une ou des expérimentations puissent être organisées rapidement ». C’est en ce sens, et en réponse à une demande forte des habitants, qu’un appel à projets a été lancé en mars 2015 pour implanter, dans le 10e arrondissement, une de ces expérimentations au rez-de-chaussée de l’immeuble Paris Habitat en construction au 43-45 rue du Faubourg du Temple / 1-9 rue Bichat. En octobre 2015, la candidature de Kelbongoo, jeune entreprise lauréate des Trophées de l’ESS 2015, a été approuvée pour porter ce projet. Donnons tout son sens social au budget participatif ! Soumettons au vote l’idée de financer la partie « investissement » de la réalisation de la « halle » : l’aménagement du local attribué et sa mise aux normes pour la vente de produits frais et l’activité d’animation qui assurera son rayonnement dans le quartier.

II

Créer des Locaux à Loyer Modéré
https://budgetparticipatif.paris.fr/bp/jsp/site/Portal.jsp?page=idee&campagne=C&idee=479

Localisation Projet « Tout Paris »

 Économie, emploi et attractivité Économie, emploi et attractivité

LES CONSTATS : Des artisans et certains commerçants ne peuvent tenir dans Paris en raison des baux commerciaux trop chers pour la structure de leur production. Les coopératives et associations de l’économie sociale et solidaire sont confrontés au même problème. Les professions intellectuelles et culturelles autres que quelques majors de la pub souffrent. La « petite » économie est pourtant pourvoyeuse d’emplois variés et bien souvent plus accessible aux catégories populaires que les start-up de l’économie numérique et les sièges sociaux. Les métiers culturels, certains commerces comme les librairies, qui sont indispensables à la vie et au rayonnement de Paris, peinent à se développer, voire à se maintenir. Les métier du second œuvre du bâtiment qui sont nécessaires au plan climat dans sa diffusion très locale sont repoussés en banlieue. Dans le même temps beaucoup de locaux commerciaux privés sont fermés. Les locaux en rez-de -chaussée des logements sociaux sont inutilisés ou loués au prix du marché.
LE PROJET pour favoriser l’emploi :
Le système actuel de protection du commerce et de l’artisanat est défensif. Il ne se fixe pas pour objectif de créer un parc pérenne de locaux à loyer modéré. Le projet est de créer un patrimoine public à loyer modéré de locaux d’activités. Ces locaux seraient destinés à recevoir :
– des commerces structurellement en difficulté à Paris
– des artisans, – des entreprises de l’économie sociale et solidaire…
Ce patrimoine serait constitué :
– de biens propres et pérennes achetés par la Ville de Paris
– de locaux des bailleurs sociaux conventionnés
L’admission dans ces locaux serait faite par des commissions en fonction de critères tels que :
– le type d’activité qui peine à se maintenir à Paris du fait des loyers,
– le caractère socialement utile de la production ou de l’activité,
– l’emploi et l’insertion par l’emploi
Beaucoup de précarité pourrait être évité en favorisant les TPE, les artisans et l’ESS.

 

Nouvelles de Paris Habitat

Il est rare que nous nous fassions l’écho de textes publiés dans les media. En attendant les résultats des marchandages sur les loyers actuellement en cours entre le bailleur Paris Habitat et les porteurs de projets sélectionnés le 1er octobre dernier pour les locaux commerciaux du projet Bichat-Temple (pour rappel : l’appel à candidatures prévoit une fourchette de 300-500 €/an/m2 HT/HC, soit le double du loyer moyen pratiqué par le bailleur dans ses rez-de-chaussée sur l’ensemble de la ville, selon les chiffres de l’Atelier parisien d’urbanisme), un article publié par Le Parisien nous a paru pourtant assez intéressant et éclairant pour être partagé. À vous d’en juger…

ParisHabitat

HLM : les surprenantes largesses de Paris Habitat

EXCLUSIF. Le premier bailleur social d’Ile-de-France ne connaît pas la crise et propose à ses salariés des avantages… en béton.

En 2012, à peine arrivé au pouvoir, François Hollande rabotait de 30 % le traitement de ses ministres et secrétaires d’Etat, comme sa propre rémunération. En temps de crise, le secteur public se devait d’être exemplaire. Avec 122.000 logements, le premier bailleur social d’Ile-de-France, Paris Habitat, dont les logements sortent de terre grâce à l’argent public et qui fonctionne à 75 % grâce aux loyers de gens très modestes, devrait être dans ce cas.

Eh bien… non ! A regarder de près ses chiffres et bilans, on est loin de la disette budgétaire. Ses quelque 3000 salariés ? Rémunérations élevées, congés payés, RTT (prises ou payées à prix d’or)… cet office public HLM, qui a le statut d’Epic [Etablissement public à caractère industriel et commercial], rivalise d’imagination pour être toujours plus attractif. Dernier exemple : en 2015, chaque salarié a touché une prime de 200 € pour le féliciter de la certification ISO de Paris Habitat.

Plus on escalade l’échelle salariale, plus les chiffres s’affolent. Ici, un salaire de directeur avoisine 7000 €, un DG adjoint émarge aux alentours de 9000 € net, voire plus. Quant au directeur général, Stéphane Dambrine, dont le salaire atteint des niveaux quasi inconnus dans le public, il bénéficie aussi d’un discret parachute doré — 500.000 € — en cas de licenciement. Cette disposition de son contrat de travail avait ému les administrateurs de la maison lors de son arrivée en 2011.

Lutter contre les « anomalies » d’occupation du parc social

Ces dernières années, plusieurs inspections de Paris Habitat se sont soldées par un appel à davantage de modération, qu’il s’agisse du rapport public de l’inspection générale de la Ville de Paris de 2014 ou du rapport (confidentiel à ce jour) que le gendarme du secteur, la Milos, avait rendu début 2013. Dans ce document que « le Parisien » – « Aujourd’hui en France » s’est procuré, la Milos avait pointé le caractère « irrégulier » de certaines clauses du contrat de travail du DG — ce dernier nous affirme s’être mis en règle depuis.

Dans une lettre aux allures de reprise en main, adressée fin 2015 aux quatre bailleurs sociaux (Paris Habitat, RIVP, Elogie et la SIEMP) avec lesquels la Ville va désormais signer une convention, la maire de Paris, Anne Hidalgo, leur fixe des objectifs clairs en termes d’activité : production de logements, délais de relocation, impayés… Elle y évoque, aussi, la moralisation de certaines pratiques et la lutte contre les « anomalies » d’occupation du parc social. Cela sera salué. Car, quand on creuse, on découvre encore que l’un des DG adjoints de Paris Habitat, qui émarge à 9000 € net par mois, bénéficie depuis quinze ans d’un logement aidé dans le parc de « PH ».


Un extrait de la lettre de la mairie de Paris envoyée au président du conseil d’administration de Paris Habitat.

Bonne nouvelle, dans ce tableau un peu grinçant : depuis peu, la Milos et un autre corps de contrôle ont fusionné, pour créer l’Ancols [Agence nationale du contrôle du logement social]. « Droit de suite après un rapport, possibilités de réclamer des astreintes ou des sanctions en cas de non-respect des recommandations, sans oublier la publication systématique de tous nos rapports… nos pouvoirs sont fortement élargis », se félicite le nouveau directeur, Pascal Martin-Gousset. Gageons qu’avec un nouveau supergendarme, le secteur accélérera les nécessaires mutations.

Une maison très, très généreuse…
[Note de Stopmonop : exception faite pour les salariés des sous-traitants, trop souvent sous-payés. Témoin la récente grève de quatre mois de 41 salariés de la société de nettoyage OMS Synergie : http://www.liberation.fr/france/2016/01/27/petite-victoire-pour-les-nettoyeurs-en-greve-d-oms-synergie_1429335]

Petit inventaire des sacrés avantages dont bénéficient les 3000 salariés de Paris Habitat.

 

Le rapport de l’autorité de contrôle en 2013 est téléchargeable ici  : http://www.youscribe.com/Product/Download/2693322?embed=true&key=1910c38fbe3228f853675498c9477f9fc28990d5&format=1