L’appel à candidatures pour la mise en location des cinq locaux d’activités en rez-de-chaussée du projet Bichat-Temple a été déclaré officiellement clos le 24 juillet. Une première réunion de la commission de validation prévue dans le cadre du processus de sélection a eu lieu dès le 29 juillet, à la Direction territorial Nord-Est de Paris Habitat, place du Colonel Fabien, pour « prendre connaissance collectivement des projets déposés et préciser le déroulement de l’instruction et du choix » à effectuer. Étaient présents :
pour la Mairie du 10e : Hélène Duverly, conseillère déléguée au Commerce et à l’Artisanat ; Léa Vasa, adjointe en charge de l’Économie sociale et solidaire
pour la Mairie de Paris : Valentin Guenanen, conseiller d’Olivia Polski (adjointe à la Maire de Paris chargée du Commerce, de l’Artisanat et des Professions libérales) ; Nadia Bayan (Direction du développement économique, de l’emploi et de l’enseignement supérieur)
pour Paris Habitat : Stéphane Bettiol, adjoint au directeur général en charge des politiques patrimoniales et sociales ; Jacques Larouzée, directeur territorial Nord-Est ; Guy Patachek, chargé d’action commerciale pour la Direction territoriale Nord-Est
pour les habitants : Odile Corge (équipe d’animation du Conseil de Quartier Saint-Louis / Faubourg du Temple) ; Erika Abrams (collectif Stopmonop)
Les projets reçus sont :
Lot n° 1 (173 m²)
– Une épicerie fournissant des produits fermiers à petit prix. Le consommateur passe commande et vient retirer ses produits deux jours dans la semaine. Le porteur dispose déjà d’un établissement.
Lot n° 2 (82 m²)
– Un salon de thé proposant des animations (lecture, tricot). Il s’agirait d’une première création.
Lots n° 2 et 3 (205 m²)
– Une librairie papeterie notamment orientée vers la jeunesse. Le porteur détient déjà une librairie de quartier.
– Une parapharmacie low cost. Il s’agirait d’une création même si le porteur a déjà investi dans d’autres affaires.
– Un supermarché alimentaire dédié à la vente en vrac et proposant d’accueillir des produits de commerçants voisins. Il s’agirait d’une création.
– Une poissonnerie proposant de la restauration. Il s’agirait d’une création mais le porteur a déjà une expérience.
– Un café / restaurant / épicerie / atelier culinaire. Il s’agirait d’une création mais le porteur a déjà une expérience.
– Une association de praticiens en soins dentaires.
Lot n° 4 (176 m²)
Pas de candidature.
Lot n° 5 (54 m²)
– Une association du quartier recherche un local plus adapté à son activité d’accueil et d’accompagnement social.
– Un lieu de rencontre mélangeant café, recyclage de biens culturels, insertion. Il s’agit d’une création.
Paris Habitat s’est engagé à étudier la possibilité de créer des extractions pour des activités de restauration (lots n° 2-3 et lot n° 4), la Mairie du 10e à préciser le périmètre prévu pour les emplacements de livraison.
Les participants ont noté d’un commun accord que les deux projets d’épicerie (« halle alimentaire »), l’un sur le lot n° 1, l’autre sur les lots n° 2-3, ne pourraient vraisemblablement pas être retenus tous les deux, pour des raisons de concurrence.
La commission se réunira à nouveau le mercredi 16 septembre, à la Mairie du 10e. D’ici là, Paris Habitat adressera un mail aux porteurs de projet pour confirmer la bonne réception de leurs dossiers, l’engagement de la phase d’instruction et la date retenue pour d’éventuelles auditions.
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Le compte rendu de la réunion s’arrête là. Les détails des dossiers et même l’identité des porteurs de projet (exceptés, bien sûr, ceux qui nous ont contactés de leur propre chef) sont confidentiels. Néanmoins, l’éventail des candidatures déposées permet dès maintenant quelques commentaires :
Le bilan est, somme toute, positif. Il y a plus d’un projet intéressant répondant à plus d’un des besoins ciblés par l’appel ou cernés par les enquêtes du collectif et du conseil du quartier, même si tous les besoins définis (par exemple, la salle polyvalente) ne seront pas satisfaits et si toutes les candidatures ne rentrent pas dans le cadre ou l’esprit de l’appel.
À noter qu’il n’y a qu’un seul candidat pour le lot n° 1, sur la rue du Faubourg du Temple. On peut se demander si le peu d’intérêt pour cet emplacement n’est pas à lire comme un reflet de l’état sinistré du commerce dans ce secteur de la rue, témoignant donc de l’urgence de mesures exceptionnelles pour y porter remède. C’est une dimension de l’appel à candidatures que nous espérons que la commission ne perdra pas de vue.
À noter (et Stéphane Bettiol n’y a pas manqué) le pourcentage relativement faible de porteurs de projet ayant déjà un ancrage dans le quartier – seulement 3 sur 10. Pour notre part, nous serions tentés de rattacher cette circonstance à un autre fait : l’absence totale de candidatures pour le lot n° 4. Ce lot n° 4 était celui qui, de l’avis général, se serait, par sa configuration même, prêté plutôt à accueillir une activité associative qu’un commerce. Il était expressément visé dans le projet de salle polyvalente posté sur la plate-forme du budget participatif au nom du collectif, et l’AJAM aussi (les Jeunes Amis du Marais, association dédiée à la prévention spécialisée et à l’action éducative auprès des jeunes) s’y était intéressé. Si en définitive ni l’AJAM ni CRL 10 (pour la salle polyvalente) n’ont candidaté, la raison est claire : c’est le montant excessif des loyers demandés par le bailleur (comme Rachida Azougue et Jean-Marie Bireaud l’ont du reste expliqué à la réunion publique du 13 avril dernier).
Toujours sur le chapitre associatif, on peut regretter que l’unique candidature concerne un simple déménagement d’une centaine de mètres plutôt qu’un apport nouveau au dynamisme du quartier.
Dernière remarque : parmi les besoins qualifiés de prioritaires dans l’appel à candidatures figure également un équipement médical. Le 20 avril, Ian Brossat avait évoqué à ce propos le dispositif Paris Med’, projet d’aide à l’installation des professionnels de santé lancé par la Mairie de Paris au printemps dernier. Le 29 juillet, Hélène Duverly nous a expliqué qu’un autre local dans le 10e était ciblé pour un tel projet. Il s’agit plus précisément des deux locaux au rez-de-chaussée de l’immeuble dont la SIEMP vient d’achever la construction au 24 avenue Claude Vellefaux/1-3 rue Jean-et-Marie Moinon. Les raisons pour lesquelles cet emplacement a été préféré à l’angle Bichat-Temple : 1° il est considéré comme plus central (dans le 10e), et surtout 2° le loyer est de plus de moitié moins cher.
Nous avons, bien sûr, soulevé la question des loyers. Nous nous sommes heurtés à un mur.
Nous attendons toujours la réponse de Rémi Féraud à notre lettre ouverte du 19 juillet.