Notre pétition, remise le 20 avril à Ian Brossat avec 939 signatures en ligne et sur papier, est désormais fermée, mais nous venons de lui donner un petit p-s dans le cadre de la nouvelle consultation d’Anne Hidalgo sur la construction de la métropole du Grand Paris. Consultation sans réel enjeu… si ce n’est peut-être dans notre cas. Les soutiens engrangés nous conforteront dans notre lutte pour obtenir, à l’angle Bichat-Faubourg du Temple, une modération des loyers permettant aux décideurs de donner, dans le cadre de l’appel à candidatures actuellement en cours, une réalité aux deux projets postés en février-mars sur la plate-forme du budget participatif comme aux autres souhaits issus de la consultation des habitants.
C’est ici : https://idee.paris.fr/paris-pour-tous
Paris pour tous
Objectif : empêcher les bailleurs sociaux d’être des acteurs de la spéculation immobilière
Descriptif de l’idée proposée :
Ôter aux bailleurs sociaux la responsabilité de la commercialisation et de la gestion des locaux commerciaux et/ou d’activité en pied des immeubles d’habitat social.
Confier la gestion à un organisme indépendant et la commercialisation à des commissions d’attribution pluralistes, ouvertes à une consultation et à une participation la plus large possible des habitants des quartiers concernés.
Encadrer l’augmentation des loyers commerciaux en général et affecter un minimum de 50 % des locaux en rez-de-chaussée des immeubles des bailleurs sociaux à un parc public pérenne de locaux d’activité à loyer modéré (plafonné de même que celui de l’habitat).
Le Grand Paris doit être un Paris grand ouvert, en deçà comme au-delà du périphérique, à tous les acteurs d’un tissu urbanistique vivace et vivant : artisans, petit commerce de proximité, métiers culturels, porteurs de l’économie sociale et solidaire, associatifs – tous ceux qui ont de plus en plus de mal à trouver leur place dans la configuration actuelle du tout économique.
Diagnostic / Inspiration / Exemples d’expérimentation passée :
La gentrification de Paris intra-muros avance à grands pas, accompagnée d’une flambée des prix de l’immobilier, au détriment à la fois de la mixité sociale et de la diversité commerciale. Dans cette situation critique, notamment pour les quelques quartiers populaires qui font encore de la résistance, les bailleurs sociaux pourraient jouer un rôle-clé pour assurer l’équilibre et garantir la mixité, dans le commercial comme dans l’habitat – freiner le déclin du petit commerce de proximité, pallier le manque dramatique de locaux associatifs, soutenir les premiers pas des acteurs de l’indispensable transition écologique, en faisant des pieds d’immeubles qu’ils gèrent des régulateurs sur le marché. Pourtant, trop souvent ils négligent cette « grosse responsabilité » qui leur incombe « vis-à-vis de [leurs] locataires d’abord, puis de l’ensemble des habitants, sur l’animation de la ville, le tissu économique et ce qu’on appelle le vivre-ensemble » (propos de Stéphane Bettiol, adjoint au directeur général de Paris Habitat, à une réunion publique à la Mairie du 10e arrondissement, le 13 avril 2015) et font des loyers commerciaux un variable d’ajustement dans leurs montages financiers. Les offices HLM, comme Paris Habitat ou la R.I.V.P., alignent ainsi les loyers de leurs pieds d’immeuble sur les sommets atteints par le marché privé, voire au-dessus (fixés sur la base annuelle de 350 €/m2 HT/HC dans le quartier déshérité de la porte de Vanves, sur la base annuelle de 500 €/m2 sur un tronçon sinistré de la rue du Faubourg du Temple dans le 10e). La justification avancée : ne pas fausser la concurrence. Le résultat serait plutôt le contraire : entre désertification commerciale et uniformisation élitiste, une viLLe où la VIE a de plus en plus de mal à faire valoir ses droits.
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Un peu de lecture pour illustrer les enjeux :
Sephora s’installe : la fin de (la) Belleville ?
par Eric Wang (sur pop-up.urbain)
« No-go zones » selon Fox News, « must-go zones » selon la Mairie de Paris, Belleville est l’un des quartiers emblématiques du nord-est parisien, et le 137 rue du Faubourg du Temple l’un de ses points névralgiques. L’arrivée toute récente d’un nouvel acteur, l’enseigne de cosmétiques Sephora, amorce-t-elle une nouvelle ère pour ce territoire si particulier ? De l’arrivée massive des prostituées chinoises depuis quelques années, et celle plus récente de colons-gentrifieurs, l’installation de ce magasin symbolise presque à elle seule la mutation en cours de ce quartier, et de tant d’autres à travers les métropoles. Sephora, Sephora, qu’annonces-tu avec tes senteurs parfumées ? (Lire la suite…)