Compte rendu de la réunion du 10 juillet 2014 entre le collectif STOPMONOP et les élus rencontrés déjà le 28 mai

Élus : Dante BASSINO, Léa VASA, Sylvain RAIFAUD
Stopmonop : Erika ABRAMS, Sylvie DALBIN, Nolwenn NEVEU, Muriel PAGÈS, Benoît YACINE
La réunion s’est tenue dans la salle « Démocratie locale » de la Mairie du 10e (72 rue du Faubourg Saint-Martin) entre 18 h et 19 h 15.

Suite au CA du 30 juin 2014 [voir le compte rendu sur ce blog : « Stopmonop au Conseil d’arrondissement du 30 juin 2014 »], le collectif STOPMONOP souhaite dissiper l’équivoque ressentie par certains dans les propos d’Hélène Duverly, conseillère déléguée au commerce et à l’artisanat, et connaître le résultat de l’entretien de Dante BASSINO avec Ian BROSSAT, adjoint d’Anne Hidalgo en charge du logement et président de Paris Habitat-OPH, au cours duquel la partition des locaux commerciaux prévus au rez-de-chaussée du projet Bichat-Faubourg du Temple devait être évoqué.

Dante BASSINO, adjoint PC en charge du logement, nous informe qu’il n’a pas eu l’occasion d’aborder le sujet lors de sa séance de travail avec Ian Brossat plus tôt dans la journée ; il compte donc lui téléphoner le 11 juillet expressément pour en traiter et s’engage à informer prochainement le collectif de l’évolution du dossier.

[Le 11 juillet, il nous a effectivement recontactés. Ian Brossat s’est dit « d’accord avec la proposition de partition. Il doit rencontrer Paris Habitat prochainement », c’est-à-dire dans la semaine, et s’est engagé à rappeler aux responsables « que la Ville tient à cette partition et demande d’en avoir une confirmation écrite ». Il a dit par ailleurs « travailler sur la question des “pieds d’immeuble” d’une manière plus générale » qui promet donc de faire du projet Bichat-Faubourg du Temple, comme Dante Bassino en a exprimé l’espoir lors de notre rencontre du 10, un exemple qui ferait jurisprudence à cet égard.]

À ce jour, les élus attendent toujours la confirmation écrite de Paris Habitat, demandée par Rémi Féraud, concernant l’abandon du projet de moyenne surface commerciale. En ce sens, une certaine prudence serait de mise. Néanmoins, les responsables du projet à Paris Habitat auraient dit textuellement que « Paris Habitat n’est pas marié avec Monoprix » (sous-entendu : ni fiancé, ni pacsé), voire qu’il n’y aurait eu aucun contact entre Monoprix et le bailleur social depuis le dépôt du permis de construire, fin 2010. Tout en soulignant l’obligation de ne pas mettre en péril le projet social, ils reconnaissent qu’un accord de principe pourrait être transmis sans attendre l’achèvement de l’étude de partition en une pluralité de lots plus petits entreprise par Alexandre Chemetoff, architecte du projet, précisant les modifications mineures qui concerneraient notamment les canalisations, les gaines d’aération et les sorties de secours, sans toucher aux logements ni aux escaliers qui les desservent.

[Nous encourageons les sceptiques à consulter, sur ce blog (page Documents), la Décision n° 13-DCC-90 de l’Autorité de la concurrence concernant la prise de contrôle de Monoprix par le groupe CASINO et le communiqué publié à cette occasion (en juillet 2013), documents évoqués par le collectif à la réunion du 10 et qui ont suscité un vif intérêt de la part de Sylvain RAIFAUD, adjoint EELV en charge de la démocratie locale, de la vie associative et des espaces verts. Il apparaît dans ces documents 1° que l’implantation d’une moyenne surface de la grande distribution alimentaire n’aurait jamais dû être envisagée dans ce secteur de la rue du Faubourg du Temple, classé zone de protection particulière de l’artisanat dans le PLU actuellement en vigueur, et 2° que, parmi les zones de chalandise où le groupe Casino s’est engagé à céder des magasins (entre autres, de l’enseigne Monop’) figure celle qui entoure le Monoprix de la rue du Temple, juste de l’autre côté de la place de la République.]

Le délai inquiète le collectif STOPMONOP, car le chantier avance à grands pas : les fondations de l’immeuble sont d’ores et déjà posées [voir la page Photos] et le niveau du rez-de-chaussée sera atteint dans le courant de l’été.

Le collectif réitère son analyse, selon laquelle le découpage en plusieurs commerces indépendants sera facile à réaliser et peu onéreux, à condition d’être mis en place rapidement : il s’agit au fond de revenir au découpage prévu dans le projet présenté au concours (4 locaux) ou lors de l’enquête d’utilité publique en 2008 (3 locaux), et qui a disparu du permis de construire en 2010 (2 locaux, dont la moyenne surface de 435 m²), ce que le collectif a dénoncé avec constance.

Les élus partagent cette analyse concernant l’urgence de l’étude sur le découpage de la grande surface. Le principe une fois acquis, on pourra envisager même une partition aboutissant à un plus grand nombre de locaux (les surfaces de 150 m2 étant, elles aussi, trop grandes pour le petit commerce de bouche).

En termes de méthode, pour les élus, il s’agit, après avoir reçu des réponses de Paris Habitat et avant l’appel à projets préconisé en CA par Léa VASA, adjointe EELV à l’économie sociale et solidaire, d’élaborer un cahier des charges pour chaque local commercial dans le cadre d’un programme global (nature des commerces et des services considérés comme utiles au quartier). La partition de la grande surface est la première étape.

Pour ce qui concerne le type de lots retenu, les garanties et les loyers, le programme d’ensemble devra tenir compte au premier chef des contraintes et du cahier des charges du bailleur. Néanmoins, les élus envisagent concrètement que la vocation des locaux soit définie en concertation avec les riverains : commerces, locaux associatifs ou équipements, ressourcerie, voire projet innovateur de halle alimentaire (vente directe par des producteurs d’Île-de-France) portée en campagne électorale…

Le collectif STOPMONOP, qui a fait le tour des commerçants du quartier samedi 5 juillet, fait part de l’intérêt que beaucoup de ceux-ci ont manifesté pour ces locaux perçus comme très attractifs. – L’immeuble en construction représente, en effet, une opportunité rare et précieuse, voire unique, de réintroduire la diversité commerciale, aujourd’hui disparue, sur la rue du Faubourg du Temple et la rue Bichat, sans attendre un éventuel et hypothétique classement de ce secteur dans l’opération Vital’Quartiers 3. – Certains commerçants ont déjà contacté Paris Habitat tandis que d’autres porteurs éventuels de projets, plus sceptiques sur la volonté d’abandon du Monop’ par Paris Habitat, restent dans l’expectative.

Au cours de cette réunion, les deux parties ont abordé aussi la question du financement du logement social par les rez-de-chaussée commerciaux, débat plus général qui dépasse le cadre de la seule opération Bichat-Faubourg du Temple : le loyer demandé par Paris Habitat pour ces commerces (d’un montant qui semble exclure d’office tout un pan de commerces et de structures à vocation économique autres que les grands groupes) correspond à un retour sur investissement d’environ 8 ans seulement, délai qui pourrait très bien être allongé sans aucunement mettre en péril les logements sociaux et la crèche.

Les élus rappellent que le principe d’une modulation des loyers en fonction de l’activité a été formulé par le maire Rémi Féraud en CA. Ils proposent que le cahier des charges réexamine le montant des locations demandé par Paris Habitat.

Le collectif STOPMONOP veut croire que la Ville compte réellement mettre en œuvre une diversité de commerces et d’activités pour le quartier du Faubourg du Temple en se donnant les moyens de modifier le projet architectural… avant que le béton de rez-de-chaussée ne soit coulé, rendant financièrement plus difficile l’évolution du projet ! Les élus conseillent au collectif de maintenir la mobilisation tant que cet objectif n’aura pas été atteint.

Conclusion partagée par les élus et le collectif STOPMONOP : L’évolution du projet est aujourd’hui possible et en passe de s’engager !
(À noter tout de même que, quelle que soit la bonne volonté des élus rencontrés, ils sont et demeureront impuissants aussi longtemps que Paris Habitat ne se sera pas décidé ; et que même une décision en faveur de la partition de la grande surface ne signifiera pas pour autant le gain de notre bataille.)

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